J'ai déjà écrit que la façon la plus significative dont j'ai été affecté par mon expérience de divorce... ce que je considères aujourd'hui comme étant une de mes plus grande forces... a été de me rendre beaucoup plus conscient.
Entre autre-choses, je suis aujourd'hui beaucoup plus conscient des impacts et des conséquences possibles de mes paroles, de mes gestes et de mes choix. Être conscient de ces choses n'a pas que des bons côtés !
Être conscient, c'est aussi être capable de prévoir les "scénarios-catastrophe". Utile afin de les éviter, me direz-vous avec raison. Ouais... mais conditionellement à réussir à maîtriser la peur, les craintes et les incertitudes qu'engendre une telle visualisation des "scénarios-catastrophe" !
J'ai d'abord eu à vaincre les peurs que j'avais envers les impacts qu'auraient un autre échec amoureux sur moi. Mon expérience précédente m'avait été si pénible, si douloureuse, que j'étais plus-que-réticent à prendre un tel risque à nouveau.
Puis, quand je me suis senti personellement prêt à prendre un tel risque, j'ai été saisi par une toute autre série d'inquétudes: Quel impact aurait un autre échec amoureux dans ma vie sur mes enfants ?
Je me suis même questionné s'il n'était pas égoïste de ma part de leur imposer un tel risque. Après tout, nous n'étions pas si mal lorsque nous n'étions que tous les trois. Ils avaient une mère, donc déjà une présence féminine constante dans leur vies. Aussi, ils avaient aussi un exemple de vie de couple sous les yeux, leur mère cohabitant avec un conjoint. Avec moi comme père monoparental, dans le cadre d'une famille qui ne serait composée que de nous trois seulement, je pouvais les exposer à autre-chose...
"Autre-chose"... Ouais! Mais quoi ?
Bon! Il y a bien certains points positifs à la vie de célibataire. Une certaine liberté, entre-autres. Un sentiment d'indépendance, aussi.
Quand mon ex-épouse m'a quitté, j'ai été obligé de trouver un tout autre sens à ma vie que ceux que j'avais avant. Avant, j'étais principalement trois choses:
- Père de famille ;
- Conjoint, et ;
- Professionnel dans mon domaine.
C'étaient mes seules véritables dimensions. Quand je me suis retrouvé complètement seul pour la première fois, j'étais complètement désemparé. Quand les enfants étaient avec moi, j'étais, au moins, "complet au 2/3". Mais, mes semaines sans enfants, il ne me restait plus que ma job.
C'était tellement pathétique de me voir aller ces premières semaines après le départ de mon "ex", lors de mes semaines "impères"... "Penses à toi! Trouves des choses qui te feraient plaisir et va les faire!" avais-je lu dans des bouquins de psychologie.
Rien à faire, au début... La seule chose qui m'aurait fait plaisir à ce moment, lorsque mon travail était terminé, ça aurait été de retourner auprès de ma famille, avec ma femme et mes enfants...
Ça a pris du temps... mais j'ai éventuellement commencé à me développer une autre dimension. À découvrir qui j'étais lorsque seul.
Tout ça pour dire que c'était le genre de choses que je pouvais enseigner à mes fils aussi, au lieu d'une "personnalité à trois dimensions" comme j'aurais eue si leur mère ne m'aurait pas quitté.
Mes craintes de me lancer dans ma relation avec Lady, en ce qui concerne mes enfants, étaient donc en deux parties distinctes: D'une part, j'avais peur qu'ils souffrent s'ils se mettaient à l'aimer et, qu'un jour, on venait à se séparer. L'autre part, c'était que je craignais redevenir ce personnage "à trois dimensions" que j'étais et de leur offrir ceci comme exemple masculin.
Dans mes réflexions, je suis arrivé à la conclusion que le jeu en valait définitivement la chandelle et ce, pour trois raisons principales.
D'abord, j'aimais (et j'aime toujours!) Lady. Elle me rends beaucoup plus heureux que je ne pouvais y parvenir seul. Inutile donc de mettre trop d'emphase sur les bénéfices pour un enfant d'avoir un parent heureux ;
Ensuite, la dimension que mon célibat forcé m'a fait développer, c'est celle de qui j'étais, moi, personellement. En l'abscence d'une conjointe, je n'étais donc toujours qu'un personnage "à trois dimensions". En étant le modèle masculin principal dans la vie de mes fils, si je restais seul, je les privais donc d'un modèle de "conjoint". Dans ma relation avec Lady, j'ai réussi à maintenir ma dimension personelle tout en redécouvrant ma dimension "conjoint". C'est, je trouve, un excellent exemple pour mes fils. Je suis maintenant un personnage "à quatre dimensions".
La troisième raison (et non la moindre), c'est que Lady représente une personne de plus dans leur vies pour les aimer et qu'ils peuvent aimer en retour. Pas négligeable, ça! Lady, par sa situation, peut leur offrir des choses que ni moi, ni leur mère, pouvons leur offrir... particulièrement plus tard, lorsqu'ils seront devenus des ados qui chercheront, à leur façon (quelle qu'elle soit), à se rebeller contre leur parents. L'Amour dénué "d'autorité parentale formelle" qui les unit pourra faire d'elle une personne vers qui ils peuvent parler et se confier plus... librement.
Ça a d'aillieurs déjà commencé ! ;-)
Alors, oui, il y a des risques...
Mais ce sont de beaux risques !