dimanche 18 novembre 2007

Mon père (2ème partie)

Note: Cette semaine, j'examine la complexe et parfois difficile relation que j'ai avec mon père. Afin d'y parvenir, il faut comprendre le vécu de ce dernier. Pour que tout ceci ait un certain sens, je vous invite à d'abord lire la première partie.

Mon grand-père n'a évidemment pas survécu à son suicide assisté par les Russes. Lui aussi, j'ai essayé de le comprendre sans le juger.

Depuis des années, il avait été forcé de se battre, à endurer les horreurs de la guerre, pour une cause en laquelle il ne croyait même pas, cause qu'il savait d'ailleurs perdu d'avance.

Lorsqu'il a cru sa famille décimée dans le bombardement de ce train, a-t'il éprouvé un profond désespoir ? Un certain sentiment de libération ?

Toujours en est-il que le concept même de me suicider sous les yeux de mon fils aîné, même de façon pseudo-héroïque, m'a toujours laissé un goût amer dans la bouche...

Bon! Je n'ai pas connu cet homme. Je n'ai aucune idée de ce qui a bien pu lui traverser l'esprit lorsqu'il a pris la décision fatidique de sortir de sa tranchée.

Mon oncle a été capturé lors de cette bataille et fait prisonnier de guerre. Ce n'est qu'après l'Armistice, lorsqu'il a été libéré, qu'il a appris la vérité: Lors d'un arrêt à une gare, tous les civils ont été transférés dans un autre train. Celui qui a été bombardé ne transportait que du personnel militaire ! La famille était saine et sauve !

Mais elle était dispersée...

Les réfugiés hongrois avaient été transportés en Allemagne et ma grand-mère n'a eu d'autre choix que de placer tous ses enfants dans des familles d'acceuil temporaires. Ces familles ne pouvant qu'acceuillir un nombre limité d'enfants, mon père, 6 ans à l'époque, fut placé avec sa plus jeune soeur chez une de leurs tantes, soeur de mon grand-père.

Deux évènement qui n'ont pu être autre-chose que traumatisants pour mon père sont survenus pendant cette période.

Le premier évènement fut lorsqu'une photo fut donnée à mon père. Après l'avoir examinée, mon père dit à sa tante:

"C'est drôle... Je ne reconnaît ni l'emplacement, ni les gens qui sont autour de moi sur cette photo..."

Sa tante éclata alors en sanglots. Confus, il lui demanda pourquoi elle pleurait.

"Ce n'est pas toi sur cette photo. C'est ton père lorsqu'il avait ton âge. S'il pouvait voir à quel point tu lui ressembles, il n'aurait plus de doute sur sa paternité... !"

Et Vlan! C'est ainsi que mon père, à six ans, apprends que mon grand-père est mort en croyant que son fils n'était pas vraiment de lui.

J'sais pas ce qu'ils connaissaient de la psychologie infantile en Allemagne en 1945... mais c'était pas fort ! Mon père avait 65 ans lorsqu'il m'a raconté cette histoire pour la première fois et ses yeux se sont remplis pleins d'eau... Me semble qu'il aurait pu vivre sa vie en ignorant ce détail!

Si je vais en Allemagne un jour, je retrace cette tante en question et je vais aller pisser sur sa tombe !

L'autre évènement marquant fut lorsque ma grand-mère est revenue la première fois. La guerre était finie et elle avait trouvé un endroit où s'établir. Le problème était évidemment les conditions de pauvreté abjecte dans laquelle elle vivait.

Pour pallier à cet état de fait, elle n'a eu d'autres choix que de rapatier ses enfants graduellement. D'abord les aînés qui pouvaient l'aider et ensuite les filles en priorité. Lorsqu'elle est repartie, elle n'a ramené que sa fille, laissant mon père complètement seul dans cette famile d'acceuil.

C'est logique et compréhensible comme stratégie.

Cependant, on peut aisément imaginer comment un petit garçon de six ans peut se sentir lorsqu'il réalise qu'il est le dernier que sa mère viendrait ramener au bercail.

(À suivre...)

samedi 17 novembre 2007

Ma relation avec mon père...(Première Partie)

Cet après-midi, mes parents vont arriver chez-nous. Lady et moi les avons invités pour souper en l'honneur de l'anniversaire de mon père et ils vont aussi passer la nuit.

Comme à chaque fois que je m'apprête à faire face à mon père... je deviens nerveux !

J'ai 37 ans. Je suis moi-même père de deux enfants. Je suis physiquement en mesure de le défenestrer si je le voulais... Et, malgré ceci, son arrivée imminente me remplit d'appréhension comme si j'étais un petit enfant qui a commis une bêtise et qui est sur le point de se faire engueuler.

'Stie que ça me fait ch*** !

Pour bien comprendre la situation, un bref historique s'impose...

Mon père est né en Hongrie juste avant la Deuxième Guerre Mondiale. À cette époque, la Hongrie est un petit pays faible qui ne s'est jamais remis de la chute de l'Empire Austro-Hongrois de la Première Guerre. Ce fut donc un des premiers pays annexés par l'Allemagne d'Hitler.

Mes grands-parents, sans êtres riches, sont tout de même aisés. Mon grand-père est un tailleur qui a réussi à décrocher le contrat de fabriquer les uniformes des officiers de l'Armée Hongroise. Ils sont une des rares familles qui possèdent une résidence principale en ville ET un chalet à la campagne.

Lorsque la Guerre éclate, la conscription a tôt fait d'être déclarée en Hongrie et ces derniers sont forcés à servir les Forces de l'Axe (les Alliés de l'Allemagne). Les espions de la Gestapo sont partout et tout le monde comprends qu'il est très dangeureux, voire suicidaire, d'opposer le Parti Nazi.

Mon grand-père utilise les nombreux contacts qu'il a réussi à cultiver et devient lui-même officier de l'Armée Hongroise. Ce statut lui permet de s'assurer que sa famille sera bien traitée en son abscence.

La famile de mon père est constituée d'une façon assez intéressante: À trois reprises, ma grand-mère a accouché d'abord d'un garçon et ensuite d'une fille à un an d'intervalle. Entre chaque "paire" d'enfants, il y a un décalage d'environs cinq ans. Il y a donc un total de trois garçons et de trois filles.

Mon père a fait partie de la "dernière batch". C'est le plus jeune des fils et l'avant-dernier de la famille.

Ma grand-mère déménage donc ses six enfants à leur chalet à campagne afin d'éviter les bombardements qui commencent à pleuvoir à Budapest. Aussi, il est plus facile de se nourrir à la campagne qu'en ville. La famille survit tant bien que mal mais le fils aîné donne du fil à retordre...

Ce dernier a 18 ans et est tombé amoureux d'une fille que ma grand-mère désapprouve totalement. Elle s'oppose à son mariage et mon oncle, par dépit, va s'enrôler dans l'Armée en cachette!

Lorsque mon grand-père apprends la nouvelle, il sait déjà que l'Axe va perdre et cherche désespérément à faire expulser son fils de l'Armée. Lorsque ses efforts échouent, il tire des ficelles et réussit à ce que mon oncle devienne le chauffeur attitré de sa Jeep. Au moins, il pourra garder un oeil sur lui.

LA guerre continue à faire rage et les Russes avancent inexorablement vers la Hongrie. Mon grand-père et mon oncle sont assignés à ce front et tentent vainement de repousser l'ennemi.

En arrière des lignes, l'ennemi bombarde de plus en plus. Les habitants du village où se trouvent mon père doivent être évacués en train.

Ce train est éventuellement bombardé et les nouvelles qui parviennent à mon grand-père sont qu'il n'y a pas de survivants.

Dans sa tranchée, mon grand-père se retourne vers son fils aîné, le regarde dans les yeux et lui dit:

"Je suis désolé, mon fils, mais, à partir de maintenant, tu vas devoir te débrouiller seul."

Il s'élance alors hors de la tranchée et fonce, seul, vers les Russes...

(À suivre si ce post génère un quelconque intérêt... ;-) )

samedi 10 novembre 2007

Comment savoir si c'est LA bonne ?

Mes expériences des dernières années ont eu un drôle d'effet que je n'avais pas anticipé: Beaucoup de gens semblent n'avoir aucune difficulté à s'ouvrir à moi pour me parler de sujets plus "profonds" qu'ils ne le feraient normalement.

Je ne parle pas ici d'amis intimes. Je fais plutôt allusion à des collègues de travail ou, de mes employés. Cette semaine, ce fut un de mes fournisseurs qui, vers la fin d'un de nos dîners d'affaires, me posa une question qui semblait le troubler.

Ce jeune ingénieur de 28 ans, représentant d'une compagnie bien établie, arrive à une croisée de chemins dans sa vie...

Les lectrices seront sans doute surprises (agréablement!) d'apprendre que les hommes aussi arrivent à un point de leur vies où ils désirent rencontrer leur Grand Amour et fonder une famille stable. Évidemment, ce genre de pensées leur fait peur.

Après m'avoir expliqué ce désir naissant chez lui, il me demanda LA grande question:

"Comment puis-je savoir quand j'ai trouvé LA bonne personne pour moi ?"

J'ai souri à cette question car, sans avoir la prétention d'être un grand sage, je savais comment y répondre.

"C'est assez simple (Yeah! Right!)... Tout ce que tu as a faire, c'est de te poser trois questions. Si tu peux répondre "Oui!" à ces questions, t'as trouvé la bonne."

"Quelle questions ?"

"Question no. 1: Ai-je envie de cette personne ?"

Ça, c'est la question la plus facile à répondre. Malheureusement, trop de gens confondent désir et amour et oublient les deux autres questions fondementales. Cependant, je crois qu'il faut absolument que la réponse soit "Oui!" à cette question quand notre dimension sexuelle revêt une quelconque importance pour nous.

"Question no. 2: Ai-je envie d'être avec cette personne ?"

Oups! Ça se complique un peu...

Quand notre intérêt pour une personne décroît substanciellement dès que nos désirs sexuels sont satisfaits, il y a un problème.

Il faut plus que juste "être bien" ou "être confortable" avec quelqu'un en-dehors du lit. Il faut que cette personne nous stimule. Il faut que l'on ait du plaisir à partager du temps ensemble. Il faut avoir le goût de jouer ensemble, de faire des activités communes, de pouvoir avoir des conversations fascinantes avec cette personne.

Lady vous a parlé de notre "5 à 7" de la semaine dernière avec mes collègues de travail. Ce qu'elle a oublié de vous mentionner, c'est que, de la trentaine de personnes de notre groupe, il n'y avait que deux conjointes.

"Normal!", penserez-vous. "Un party de bureau, c'est comme ça!"

Ah oui ? Et pourquoi donc ?

Je demeure toujours un peu ahuri d'entendre parler mes collègues lorsqu'ils planifient un "5 à 7". Ils parlent en terme de "air-lousse" et d'opportunité de se sauver de l'obligation de retourner à la maison. Même les femmes !

Eh bien, pas moi ! Je ne comprends tout simplement pas cette mentalité. Ce vendredi-là, j'ai eu du "fun" avant que Lady n'arrive... et j'ai eu encore plus de "fun" après son arrivée. La présence de ma conjointe est une "valeur ajoutée" à toutes situations sociales.

Ça n'exclut pas la possibilité d'avoir des intérêts qui ne sont pas partagés et de pouvoir en jouir chacun de son côté...

Et la dernière question:

"Question no. 3: Ai-je envie de construire avec cette personne ?"

Dans la vie, la majorité des gens se donnent des objectifs à atteindre et des projets à réaliser. Là, il faut se demander si on a envie de s'unir pour réaliser un projet commun et de travailler ensemble pour atteindre des objectifs communs.

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Ces trois questions ne sont pas de moi. Je les ai lues à l'époque que je fréquentais le Courrier du Coeur de RéseauContact. Peut-être ne sont-elles pas pour tout le monde...

En tout cas, pour moi, c'est ça ! ;-)

samedi 3 novembre 2007

Mes fils sont déjà bons à marier !!!

Mes fils, je vous le rapelle, n'ont que 7 et 9 ans respectivement. Cependant, cette semaine, ils m'ont fait la démonstration qu'ils étaient déjà très allummés sur les relations de couple.

Les mardis soirs, lorsque mes fils sont avec moi, sont habituellement nos soirées "DVD & Pizza". Mardi dernier, le film était évidemment "Spider-Man III" qui venait de sortir.

Dans une des scènes du film, la ville de New-York organise une parade en l'honneur de Spider-Man et ce dernier devait se faire remettre les clés de la Ville par la fille du commissaire de police, une plantureuse blonde.

Spider-Man arrive et, enivré par le succès, il décide d'épater la galerie en partageant un baiser avec la blonde en question.

Or, la fiancée de Spider-Man est dans la foule et témoin de cette scène...

Mon aîné s'exclame: "Mais !!??? Kossé qu'y fait-là !!!???"

Et mon cadet de renchérir: "Y'est dans le caca, hein, papa ?"

J'ai éclaté de rire! 7 ans et 9 ans, et ils réalisaient déjà pleinement un des principes premiers d'une relation de couple. J'ai répondu:

- Oui, mon grand. Spider-Man est en effet dans le caca jusqu'au cou !

jeudi 14 juin 2007

Le demi-frère de mes fils.

Bonjour à tous,

Je sais, ça fait un bail que je n'ai pas "bloggué". Mais là, j'ai un sujet passablement "croustillant" à partager avec vous.

En début de semaine, j'ai eu une conversation téléphonique avec mon "ex" pour régler les détails de notre horaire de garde des enfants pendant les vacances scolaires, notre "une semaine sur deux" ne tenant pas la route pendant cette période. La conversation terminée, je m'appêtais à raccrocher lorsqu'elle dit:

"Euh! J'aurais quelque-chose à te demander... Quelque-chose dont ça fait longtemps que je voulais te parler..."

Uh-oh ! J'aime pas ça. Que va-t'elle vouloir maintenant ? Elle continua:

"J'aimerais savoir si, advenant que "C." et moi mourrions tous les deux, tu accepterais de devenir le tuteur de "D." ?"

QUOI !!??!! De kossé ? Qu'ai-je ouï ? What the fuck, over ?

"D.", vous l'aurez compris, est son plus jeune fils (9 mois maintenant) et ceux qui m'ont déjà lu se souviendront que "C." est mon ancien meilleur ami.

Pas besoin de retomber dans la description des détails du maëlstrom émotif qu'une telle situation m'avait causé à l'époque, les "posts" précédents s'en chargent. Pour les nouveaux lecteurs de mon blogue, contentons-nous de dire que ça été éprouvé comme une double trahison qui m'a pris un bon trois ans à m'en remettre.

Et encore! On se comprends que, malgré tout le cheminement que l'on peut faire pour essayer d'atteindre le pardon, il faut avoir un profil psychologique assez particulier ou une capacité spirituelle frôlant la sainteté pour "se remettre" complètement d'une telle expérience.

Le commun des mortels, dont je suis, gardera toujours un souvenir de la douleur éprouvée et, en conséquence, je ne crois pas que je ne pourrai jamais complètement laisser aller les vestiges du ressentiment qui m'habite encore à leur égard.

Connaissant ceci, vous comprendrez aisément que ma première réaction a été un "Non!" catégorique, retentissant et bien senti. Ça a même été accompagné par une bonne dose de colère, mon ressentiment bouillonnant momentanément à la surface.

Initialement, j'étais outré. Pourquoi voudrais-je vivre en permanence avec la représentation vivante de leur trahison à mon égard ?

Ahhhh! Parce-que c'est bien là la vraie nature du problème. Cet enfant, malgré toute son innocence, porte sur ses petites épaules tout le poids des "péchés" de ses parents à mon endroit.

Égo, quand tu nous tiens...

Car oui, c'est rien qu'une question d'Égo, encore une fois.

C'est curieux, complexe et très paradoxal. À sa naissance, j'étais soulagé de voir ce dernier lien avec mon "ex" être sevré. Dans mon esprit, ça me libérait entièrement de mon "ex". Libre enfin d'en aimer une autre complètement et entièrement. De bâtir ma véritable relation d'amour avec ma véritable Âme Soeur.

Cet enfant a symbolisé le "dernier clou dans le cerceuil" de ce qui a été la relation avec mon "ex". À sa naissance, le dernier "lien priviliégé", celui où faute d'être quoi que ce soit d'autre, j'étais au moins "le père de ses enfants", a été rompu.

Parrallèlement, en faisant cet enfant avec un autre, mon "ex" se trouvait de facto "rétrogradée" de "mère de mes enfants" à "matrice".

Le premier à une connotation poétique et émotive.

Le deuxième, non. Pfffuittt! Plus rien.

Parfait ! I'm free !

C'est con, hein ? ;-) Faites-vous en pas, j'le sais ! :-p

Vous comprendrez que rien de tout ceci n'a été conscientisé jusqu'à ce que je sois confronté à sa demande de devenir le tuteur de cet enfant. Sa demande m'a forcé à réfléchir sur le sentiment de colère que ça a généré en moi. Jusque-là, c'était purement vécu et éprouvé sans être compris.

Lorsque j'ai discuté de ce sujet avec mon amour d'aujourd'hui, Lady Marian, j'ai été très surpris de sa réaction. Normalement, lorsqu'il est question de mon "ex", c'est pas jojo.

Mais là, elle m'a prouvé, une fois de plus, la véritable raison qui fait d'elle ma véritable Âme Soeur: Une beauté intérieure qui rivalise aisément avec sa beauté extérieure.

Elle m'a simplement demandé si, advenant que mon "ex" et son conjoint trouveraient tous les deux la mort dans un accident quelconque, j'étais véritablement capable de rejeter cet enfant et de le séparer des derniers membres de sa famille qui lui resteraient: Ses frères. Mes fils.

Non. Moralement, j'en serais incapable. Aussi, mes fils aussi auraient assurément besoin de leur demi-frère pour se consoler de la perte de leur mère.

Et ma conjointe, que Dieu bénisse son grand coeur, venait de me signifier qu'elle me supporterait là-dedans. Hé que je l'aime.

Il me restait à déterminer si le ressentiment que je porte toujours à l'endroit de ses parents survivrait leur mort. Si c'était le cas, je ne pourrais pas prendre cet enfant en charge. Il ne mériterait pas d'avoir un tuteur qui lui en voudrait pour une faute qu'il n'a pas commise.

La réponse à ce questionnement a été "Non!". J'ai beau avoir une blessure à l'Égo, il n'est pas fragile à ce point. Si je maintiens toujours ce ressentiment à l'égard de mon "ex" et de son conjoint, c'est pour un peu plus qu'une simple question d'Égo: C'est aussi un mécanisme d'auto-protection.

Ces deux personnes, par leur égoïsme, m'ont utilisé et trahi. Ce ne sont pas des monstres... mais ce sont définitivement la sorte de personnes que je cherche soigneusement à éviter aujourd'hui. N'ayant pas reparlé à "C." depuis les évènements, je n'ai aucune idée s'il regrette le tort qu'il m'a fait. En tout cas, il n'a jamais fait d'efforts pour me contacter et chercher à apaiser sa conscience.

Pas nécessairement une mauvaise chose... Je suis de ceux qui croient que, dans certains cas, chercher à s'excuser auprès de quelqu'un à qui on a commis un tort irréparable afin d'apaiser sa conscience est aussi égoïste que la faute elle-même.

Quant à mon "ex", je sais que ses sentiments de culpabilité ne se portent qu'à l'égard des enfants... pour avoir "cassé" leur noyau familial. À mon égard, rien du tout.

Après mûre réflexion, j'en suis arrivé à la conclusion que mon ressentiment n'aura plus raison d'exister à leur mort et que cet enfant ne sera plus "le fils de mon "ex" et de "C." " mais plutôt "le demi-frère de mes fils", tout simplement.

Mercredi, lors d'une conversation "follow-up" pour finaliser les derniers détails laissés en suspends lundi, mon "ex" m'a relancé. Elle et son conjoint rencontrerons bientôt un notaire pour rédiger leur dernières volontés.

J'ai donc accepté. Dans l'éventualité peu probable mais non impossible de leur décès, j'accepterai de prendre cet enfant sous mon toit et de lui prodiguer tous les soins nécessaires...moyennant certaines conditions, par contre.

Ma priorité première demeure le bien-être de mes fils. Si la présence de cet enfant contribue à ce bien-être, c'est O.K. Par contre, si je m'apperçoit qu'elle leur nuirait, je ne ferai pas de l'acharnement thérapeutique: J'aurai vite fait de refiler cet enfant à ses grands-parents paternels ou maternels.

Quoi qu'il en soit, je me passerais volontiers de devoir vivre avec cette obligation et ses responsabilités additionelles. Sans compter les emmerdements qui viennent avec. Aussi, mon "ex" est bien avisée:

"Arrangez-vous que ça n'arrive pas. Sinon, je vous déterre tous les deux rien que pour vous botter le cul!"

mardi 20 mars 2007

Le beau risque...

Non, je ne parle pas de politique ! Pour vous mettre en contexte, prière de lire d'abord le post suivant de ma conjointe, Lady_Marian.

J'ai déjà écrit que la façon la plus significative dont j'ai été affecté par mon expérience de divorce... ce que je considères aujourd'hui comme étant une de mes plus grande forces... a été de me rendre beaucoup plus conscient.

Entre autre-choses, je suis aujourd'hui beaucoup plus conscient des impacts et des conséquences possibles de mes paroles, de mes gestes et de mes choix. Être conscient de ces choses n'a pas que des bons côtés !

Être conscient, c'est aussi être capable de prévoir les "scénarios-catastrophe". Utile afin de les éviter, me direz-vous avec raison. Ouais... mais conditionellement à réussir à maîtriser la peur, les craintes et les incertitudes qu'engendre une telle visualisation des "scénarios-catastrophe" !

J'ai d'abord eu à vaincre les peurs que j'avais envers les impacts qu'auraient un autre échec amoureux sur moi. Mon expérience précédente m'avait été si pénible, si douloureuse, que j'étais plus-que-réticent à prendre un tel risque à nouveau.

Puis, quand je me suis senti personellement prêt à prendre un tel risque, j'ai été saisi par une toute autre série d'inquétudes: Quel impact aurait un autre échec amoureux dans ma vie sur mes enfants ?

Je me suis même questionné s'il n'était pas égoïste de ma part de leur imposer un tel risque. Après tout, nous n'étions pas si mal lorsque nous n'étions que tous les trois. Ils avaient une mère, donc déjà une présence féminine constante dans leur vies. Aussi, ils avaient aussi un exemple de vie de couple sous les yeux, leur mère cohabitant avec un conjoint. Avec moi comme père monoparental, dans le cadre d'une famille qui ne serait composée que de nous trois seulement, je pouvais les exposer à autre-chose...

"Autre-chose"... Ouais! Mais quoi ?

Bon! Il y a bien certains points positifs à la vie de célibataire. Une certaine liberté, entre-autres. Un sentiment d'indépendance, aussi.

Quand mon ex-épouse m'a quitté, j'ai été obligé de trouver un tout autre sens à ma vie que ceux que j'avais avant. Avant, j'étais principalement trois choses:
  1. Père de famille ;
  2. Conjoint, et ;
  3. Professionnel dans mon domaine.

C'étaient mes seules véritables dimensions. Quand je me suis retrouvé complètement seul pour la première fois, j'étais complètement désemparé. Quand les enfants étaient avec moi, j'étais, au moins, "complet au 2/3". Mais, mes semaines sans enfants, il ne me restait plus que ma job.

C'était tellement pathétique de me voir aller ces premières semaines après le départ de mon "ex", lors de mes semaines "impères"... "Penses à toi! Trouves des choses qui te feraient plaisir et va les faire!" avais-je lu dans des bouquins de psychologie.

Rien à faire, au début... La seule chose qui m'aurait fait plaisir à ce moment, lorsque mon travail était terminé, ça aurait été de retourner auprès de ma famille, avec ma femme et mes enfants...

Ça a pris du temps... mais j'ai éventuellement commencé à me développer une autre dimension. À découvrir qui j'étais lorsque seul.

Tout ça pour dire que c'était le genre de choses que je pouvais enseigner à mes fils aussi, au lieu d'une "personnalité à trois dimensions" comme j'aurais eue si leur mère ne m'aurait pas quitté.

Mes craintes de me lancer dans ma relation avec Lady, en ce qui concerne mes enfants, étaient donc en deux parties distinctes: D'une part, j'avais peur qu'ils souffrent s'ils se mettaient à l'aimer et, qu'un jour, on venait à se séparer. L'autre part, c'était que je craignais redevenir ce personnage "à trois dimensions" que j'étais et de leur offrir ceci comme exemple masculin.

Dans mes réflexions, je suis arrivé à la conclusion que le jeu en valait définitivement la chandelle et ce, pour trois raisons principales.

D'abord, j'aimais (et j'aime toujours!) Lady. Elle me rends beaucoup plus heureux que je ne pouvais y parvenir seul. Inutile donc de mettre trop d'emphase sur les bénéfices pour un enfant d'avoir un parent heureux ;

Ensuite, la dimension que mon célibat forcé m'a fait développer, c'est celle de qui j'étais, moi, personellement. En l'abscence d'une conjointe, je n'étais donc toujours qu'un personnage "à trois dimensions". En étant le modèle masculin principal dans la vie de mes fils, si je restais seul, je les privais donc d'un modèle de "conjoint". Dans ma relation avec Lady, j'ai réussi à maintenir ma dimension personelle tout en redécouvrant ma dimension "conjoint". C'est, je trouve, un excellent exemple pour mes fils. Je suis maintenant un personnage "à quatre dimensions".

La troisième raison (et non la moindre), c'est que Lady représente une personne de plus dans leur vies pour les aimer et qu'ils peuvent aimer en retour. Pas négligeable, ça! Lady, par sa situation, peut leur offrir des choses que ni moi, ni leur mère, pouvons leur offrir... particulièrement plus tard, lorsqu'ils seront devenus des ados qui chercheront, à leur façon (quelle qu'elle soit), à se rebeller contre leur parents. L'Amour dénué "d'autorité parentale formelle" qui les unit pourra faire d'elle une personne vers qui ils peuvent parler et se confier plus... librement.

Ça a d'aillieurs déjà commencé ! ;-)

Alors, oui, il y a des risques...

Mais ce sont de beaux risques !

dimanche 18 mars 2007

60% des efforts pour 90% des résultats

Dans mon post précédent, je vous parle de mon ancienne job et des ressentiments que j'en conserve, plus particulièrement à l'égard de celui qui avait été mon supérieur immédiat.

"60% des efforts pour 90% des résultats" est le plus bel exemple pour illustrer notre profonde incompatibilité. C'était la philosophie de travail qu'il voulait que j'applique dans mon travail.

Or, il m'était humainement impossible d'être plus en désaccord avec cette philosophie de travail.

Mon "boss", voulant pouvoir montrer au Tyran qu'il avait l'énergie et la "drive" nécessaire pour faire progresser un grand nombre de dossiers, considérait que nous étions trop lents dans l'éxécution de notre travail. Tout comme le Tyran, il n'avait qu'une date pour tout échéancier dans ses exigeances: Hier !

Vous auriez dû me voir sursauter lorsqu'il m'a énoncé cette philosophie de travail et ordonné de l'appliquer lors d'un meeting entre lui et moi dans son bureau !

"M***", lui répondis-je. "Je comprends que cette philosophie soit appropriée pour une firme d'ingénierie qui possède un grand volume de projets. 90% des résultats est habituellement suffisant pour que la firme soit payée et qu'elle passe au projet suivant. Ce que tu ne sembles pas comprendre, c'est que nous sommes en expoitation. TU es maintenant en exploitation. Pas en construction. Et c'est là la plus grande frustration du groupe d'exploitation envers le groupe de construction: Le 10% des résultats qui manquent fait usuellement TOUTE la différence entre que ça marche ou que ça ne marche pas. Alors, trop souvent, le 40% des efforts qui n'a pas été fait par le groupe de construction, c'est NOUS qui devons se le taper !"

Je peux vous certifier que c'est pas mal partout pareil entre les groupes d'exploitation et les groupes de construction. C'est triste mais, en 20 ans de carrière, je n'ai pas encore pu voir des gens du groupe de construction qui avaient comme priorité de livrer un produit "parfait" aux clients et au groupe d'exploitation. Les priorités premières sont toujours les deux mêmes: Livrer selon l'échéance et à l'intérieur du budget.

Même les Chargés de Projets, pourtant souvent des employés de l'établissement où le tavail s'éxécute ont ces priorités. Une fois, j'ai même eu une Chargée de Projets qui m'a dit "J'ai assez hâte de te refiler ce projet pour que tu puisses le déboguer et que moi, je passe à autre-chose!"

S'il est pas mal garanti que mon ancien patron se tiendra très loin de moi et de l'endroit où je travaille aujourd'hui, je prévois qu'un jour, on se recroisera quand-même, par accident. À plus forte raison si je change éventuellement d'employeur et qu'on se perde de vue.

Je fantasme le voir arriver sur un projet dont je serai le client et le r'virer d'bord assez sec en disant:

"Désolé M****, mais moi, je cherche un ingénieur qui sera prêt à faire 100% des efforts pour me livrer 100% des résultats!"