dimanche 18 mars 2007

60% des efforts pour 90% des résultats

Dans mon post précédent, je vous parle de mon ancienne job et des ressentiments que j'en conserve, plus particulièrement à l'égard de celui qui avait été mon supérieur immédiat.

"60% des efforts pour 90% des résultats" est le plus bel exemple pour illustrer notre profonde incompatibilité. C'était la philosophie de travail qu'il voulait que j'applique dans mon travail.

Or, il m'était humainement impossible d'être plus en désaccord avec cette philosophie de travail.

Mon "boss", voulant pouvoir montrer au Tyran qu'il avait l'énergie et la "drive" nécessaire pour faire progresser un grand nombre de dossiers, considérait que nous étions trop lents dans l'éxécution de notre travail. Tout comme le Tyran, il n'avait qu'une date pour tout échéancier dans ses exigeances: Hier !

Vous auriez dû me voir sursauter lorsqu'il m'a énoncé cette philosophie de travail et ordonné de l'appliquer lors d'un meeting entre lui et moi dans son bureau !

"M***", lui répondis-je. "Je comprends que cette philosophie soit appropriée pour une firme d'ingénierie qui possède un grand volume de projets. 90% des résultats est habituellement suffisant pour que la firme soit payée et qu'elle passe au projet suivant. Ce que tu ne sembles pas comprendre, c'est que nous sommes en expoitation. TU es maintenant en exploitation. Pas en construction. Et c'est là la plus grande frustration du groupe d'exploitation envers le groupe de construction: Le 10% des résultats qui manquent fait usuellement TOUTE la différence entre que ça marche ou que ça ne marche pas. Alors, trop souvent, le 40% des efforts qui n'a pas été fait par le groupe de construction, c'est NOUS qui devons se le taper !"

Je peux vous certifier que c'est pas mal partout pareil entre les groupes d'exploitation et les groupes de construction. C'est triste mais, en 20 ans de carrière, je n'ai pas encore pu voir des gens du groupe de construction qui avaient comme priorité de livrer un produit "parfait" aux clients et au groupe d'exploitation. Les priorités premières sont toujours les deux mêmes: Livrer selon l'échéance et à l'intérieur du budget.

Même les Chargés de Projets, pourtant souvent des employés de l'établissement où le tavail s'éxécute ont ces priorités. Une fois, j'ai même eu une Chargée de Projets qui m'a dit "J'ai assez hâte de te refiler ce projet pour que tu puisses le déboguer et que moi, je passe à autre-chose!"

S'il est pas mal garanti que mon ancien patron se tiendra très loin de moi et de l'endroit où je travaille aujourd'hui, je prévois qu'un jour, on se recroisera quand-même, par accident. À plus forte raison si je change éventuellement d'employeur et qu'on se perde de vue.

Je fantasme le voir arriver sur un projet dont je serai le client et le r'virer d'bord assez sec en disant:

"Désolé M****, mais moi, je cherche un ingénieur qui sera prêt à faire 100% des efforts pour me livrer 100% des résultats!"

5 commentaires:

Dame Galadriel a dit…

Bien dit! C'est fatigant de travailler avec du monde qui sont plus occupé à déplacé de l'air que de faire la job!!!

Bonne journée :)

Anonyme a dit…

Je suis d'accord avec vous Sailor. Je suis incapable moi aussi de donner un effort en deça de 100%. Et les résultats doivent être de 100%.

Mais je ne connais pas la réalité des firmes d'ingénieurs, travaillant dans une usine.

Mes résultats et efforts doivent être immédiats et parfaits.

Sailor a dit…

Votre usine a certainement un département de maintenance, Ivellios. Si jamais ça vous adonne, demandez-leur s'ils ont déjà "hérité" d'un projet "butché" et que ce sont eux qui ont dû se taper le travail de finaliser ledit projet.

Au minimum, ils se plaindront du fait que personne ne se préoccuppe de l'entretien éventuel dont les équipements installés dans le cadre du projet aura éventuellement besoin.

À cet égard, j'ai déjà demandé à un ingénieur s'il connaissait un Éthiopien anorexique que je pourrais embauché, tellement l'accès de maintenance était petit ! ;-)

Anonyme a dit…

Pas besoin d'aller leur poser la question, ayant déjà un exemple en tête.

On a ce qu'on appelle une "baileuse", un compacteur à métaux assez puissant. Les mécanos viennent tout juste de réparer la baileuse, et ils ont dit aux boss qu'ils devraient changer les deux têtes de jsaispastropquoi, pour une usure égale. Les boss ont refuser, sous prétextes que ça coutait trop cher.

Donc, dans trois à quatre mois, ils devraient revenir réparer la baileuse pour l'autre pièce.

C'est correct comme exemple ou je dois en chercher un meilleur ? lol

Pour l'éthiopien anorexique, il ne servirais à rien. Il demanderait à manger avant de travailler, engraissant et ne pouvant plus passer dans le trou de maintenance. Je peux vous louer mon fils si vous voulez :-D

Karla a dit…

Chanceux! Dans mon ancien domaine c'etais 110% d'efforts pour 150% de resultat!