dimanche 28 janvier 2007

Une p'tite anecdote avec mon père...

Mon père est un immigrant hongrois qui n'a jamais réussi (ni fait trop d'efforts, il faut l'avouer. ) d'apprendre le français. Il a tout de même "survécu" plus de 48 ans au Québec... probablement en mariant une "indigène" de la place...

Une des habitudes de mon père était de se rendre, une fois par mois, au centre-ville de Montréal pour faire des provisions de nourriture que l'on ne pouvait trouver dans les épiceries de banlieues: Charcuterie hongroise, piments forts, marinades "fuckées", etc...

Accompagner mon père dans ses "razzias" du centre-ville a toujours été un de mes plus beaux souvenirs d'enfance. Aussi, çà me faisait tout drôle de l'acompagner en tant qu'adulte, à l'époque de ma sortie de la Marine (1993), après plusieurs années sans l'avoir fait.

Un de nos arrêts était une boulangerie du boulevard St-Laurent où mon père s'approvisionnait en pain de seigle. La boulangerie était bondée de clients qui s'aggloméraient en foule devant le comptoir...Malgré le chaos apparent, il y avait un certain ordre tout de même: Les derniers arrivés allaient à la fin de la foule et progressaient lentement mais sûrement vers le comptoir jusqu'à ce que ce soit leur tour.

Mon père et moi étions vers le centre de cette foule lorsqu'est entrée une dame qui devait avoir l'âge que j'ai aujourd'hui (mi-trentaine). La décrire va m'être difficile parce-que vous pourriez croire que je vous décris Lady: Look BCBG et cheveux en chignon serré.Sauf que, à la différence de MA Lady , cette femme là semblait si coincée que je demeure persuadé qu'il nous aurait été impossible de lui retirer une aiguille du trou-de-cul, même avec un tracteur!

La dame en question semblait du type "Power Broker" qui ne perdait son précieux temps pour personne ! Aussi, elle avait l'air fort exaspérée de voir la foule et nous regardait tous d'un oeil très mauvais.

Elle se rends à l'arrière, comme tout le monde... mais se mets à se faufiler entre les gens devant elle... jusqu'au moment où elle passe entre mon père et moi !

Je lui donne une petite tape sur l'épaule pour attirer son attention et je lui fait mon plus charmant sourire en lui demandant

"Français ou English?"

Lorsqu'elle me réponds "Français", je lui dit, tout en gardant mon sourire mais suffisamment fort pour être entendu de tous:

"Madame, permettez-moi de vous faire une suggestion. La prochaine fois que vous allez venir ici, prenez votre élan... et sautez sur le comptoir! Non seulement serez-vous servie beaucoup plus vite... mais, en plus, vous aurez l'avantage de paraître beaucoup moins hypocrite !"

Il fut alors facile de reconnaître les francophones de la salle: Ils se tordaient de rire en voyant la dame hyperventiler quelques instant, devenir toute rouge... et se sauver en courant!

Mon père, qui n'avait rien compris, m'a immédiatement demandé:

"What the fuck did you tell her ?"

Maintenant, il faut que je vous dise que mon père est plutôt du genre gêné en public et pour qui les apparences sont importantes. Oh! Il a mauvais caractère... mais çà lui en prends beaucoup avant d'exploser. Moi, je suis plutôt comme ma mère... çà sort vite, AVANT d'accumuler ! Alors, je lui ai tout traduit en anglais...

Là, c'était au tour des anglophones dans la salle de rire...

Cependant, TOUT le monde, anglos et francos, se sont tous tordus lorsqu'ils ont vu mon père......

hyperventiler quelques instant, devenir toute rouge... et se sauver en courant!

samedi 13 janvier 2007

De la merde dans le micro-ondes !!!

J'aurai tout vu, Tabarn*** !!!

Ça fait 7 ans que j'ai "sauté la clôture" pour devenir gestionnaire. J'aime ma job. J'aime être un "leader", un meneur d'hommes et je considère, sans fausse modestie, que je suis pas pire du tout dans ce rôle.

Mais, il y a des sujets sur lesquels je me sens impuissant. Notamment, la gestion des conflits entre employés.

J'ai été particulièrement "gâté" en acceptant ce nouvel emploi, en octobre dernier: Jamais, en 20 ans sur la marché du travail, malgré la multitude d'endroits divers où j'ai travaillé, n'avais-je pu observer un endroit où de tels conflits étaient aussi profonds et virulents. On pourrait même dire que ce phénomène fait partie de la "Culture d'Entreprise" lorsqu'on considère la durée de ces conflits.

Mes prédécesseurs n'ont jamais réussi à enrayer ce phénomène... à trouver des solutions. Même les Ressources Humaines de cette boîte n'ont rien pu faire.

J'avais été témoin (et été complètement sidéré) par un exemple navrant de ce problème dès la première journée. J'avais bien compris à ce moment que je devrais adresser un jour ce problème, l'attaquer de front... Mais comment ? Comment peut-on amener des individus qui se détestent mutuellement à collaborer ensemble ?

Ma "stratégie", en tant que "nouveau boss", est de progresser avec une certaine prudence. Je cherche à gagner le respect de mes hommes avant d'imposer mon autorité formelle. J'ai depuis longtemps saisi la différence entre être un "Boss" et être un "Leader" et j'aspire toujours à être "Leader". Afin d'accomplir ceci, ça prends toujours une certaine dose d'humilité au début afin de "faire ses preuves" auprès des gens qu'on a l'intention de diriger éventuellement.

Cette période sert aussi pour l'apprentissage du nouvel environnement au point de vue technique, administratif... et, surtout, social.

Trois mois n'est pas vraiment assez pour accomplir tout ceci. Cette semaine, par contre, est survenu un évènement qui à substanciellement accéléré mon échéancier...

Mon groupe est constitué de 17 hommes qui sont répartis dans 6 équipes de travail distinctes. Deux de ces équipes n'en formaient qu'une seule dans le passé mais, lorsqu'un conflit majeur est survenu au sein de cette équipe il y a trois ans, mon prédécesseur (aujourd'hui mon boss!) n'a pu trouver mieux que de les séparer. Pas un blâme contre lui, j'suis pas sûr que j'aurais pu faire mieux avec les circonstances de l'époque.

Malgré cette séparation, plusieurs troubles ont continué. Jeudi cette semaine, ça a atteint son paroxysme!

Quelqu'un (on ignore qui) a amené un sac de MARDE au travail et a mis ce sac dans le four micro-ondes qui était alloué aux deux membres d'une de ces équipes en conflit.

J'en revenais juste pas! Je bouillonnais de rage quand j'ai rencontré les membres de l'autre équipe (suspects évidents) et, quand je leur ai "annoncé" l'évènement, ils se sont mis à rire !

Mauvaise réaction.

TRÈS mauvaise !

J'ai pété les plombs !

Voyez-vous, depuis que je suis en poste, ils n'ont vu que mon "bon" côté: Un homme jovial et conciliant, toujours avec le sourire et une bonne blague. Étant encore dans ma phase d'observation, je les laissais encore évoluer par eux-même, sans m'imposer.

Ils n'avaient jamais vu mon "dark side"... pas encore. Ils ont été présentés !

Pour vous donner une petite idée de la scène, il serait peut-être bon que vous sachiez à quoi je ressemble: Je mesure 6 pieds 1 pouce et je fais environ 250 lbs. De plus, je suis chauve au crâne rasé et j'arbore fièrement un "gasket" de barbe autour de la bouche. Mon ancien boss, quand il m'avait embauché, avait dit à l'époque que ce serait peut-être bon pour son organisation que d'intégrer son propre "Abdullah the Butcher" !

Vous voyez un peu le genre ?

Alors, tant que je souris et que je montre mon côté bon vivant, pas de problèmes. Mais, quand "Abdullah" fait une p'tite sortie... 'mettons que ça attire l'attention !

"Ah ben, @¢¦@¦±@£¢ ! Vous trouvez ça drôle ? J'ai des nouvelles pour vous autres: Quand on est rendus à trouver une pareille dégueulasserie drôle, c'est qu'il faut être rendu FUCKÉ en TABARNACK ! Ben content pour vous autres. J'espère en ostie que vous saurez maintenir votre magnifique sens de l'humour lorsque je vais pogner l'imbécile congénital qui a fait ça pis que j'le câlisse dehors avec mon pied au cul !"

(Note: Une des choses qui est bien que de travailler au sein d'une équipe d'employés manuels, c'est qu'on peut se permettre, à l'occasion, certains écarts de langage. En tout cas, si quelqu'un fut offusqué par mon vocabulaire, il a eu la sagesse de comprendre que le moment était mal choisi pour m'en faire la remarque...)

Soudainement, phénomène étrange, plus personne n'avait envie de rire. En fait, ils étaient plutôt livides et TRÈS silencieux...

"Retournez au travail, " leur dis-je ensuite. " On va s'en reparler très bientôt."

Il fallait que je me calme et que je trouve un plan d'action. Le seuil critique avait été atteint et dépassé. Il fallait que je réfléchisse...

Cet évènement a rapidement circulé jusqu'à la plus haute sphère de mon organisation. Le Service de la Sécurité de l'entreprise avait confirmé qu'aucune des caméras de surveillance n'avait capté quoi que ce soit qui permettrait l'identification de l'individu qui avait commis ce geste. Plus tard ce jour-là, j'ai été convoqué au bureau du Directeur (trois paliers hiérarchiques plus haut que moi.

Je savais que je n'étais pas personellement dans l'eau chaude. Il savait pertinemment bien que je venais d'arriver et que j'avais "hérité" d'une situation malsaine qui existait longtemps avant que je n'intègre le décor. À mon arrivée dans le bureau, il n'était pas seul. Aussi présents étaient mon patron, sa patronne à lui, le responsable du Service de la Sécurité et une représentante des Ressources Humaines. Sans préambule, il a commencé:

"On a entendu parler de ta "montée de lait" de ce matin, suite à l'incident... "

Oups! Ça, ça m'inquétait par contre. Je n'avais, après tout, pas respecté aucun des protocoles de relations de travail que l'on pourrait retrouver dans un manuel. Il a dû remarqué ma tension soudaine car il a rapidement enchaîné:

"Non, non! Rassures-toi ! Au contraire, t'es le premier qui aura réussi à les saisir depuis longtemps. Aucune des autres techniques que l'on a essayé jusqu'à présent, y compris avoir flambé un paquet d'argent sur un psychologue industriel, n'ont donné de résultats. La raison que je t'ai convoqué, c'est pour savoir si tu as un plan d'action."

En fait, j'en avait un. Je leur ai exposé les grandes lignes après quoi il m'a dit:

"C'est beau. Je t'enlève ta muselière. Bonne chance!"

C'était drôle qu'il me dise ça. On m'avait avoué, lors de ma deuxième entrevue, qu'ils cherchaient surtout à valider que je n'étais pas aussi "hard-assed" que j'en avait l'air et là, trois mois plus tard, ils utilisaient précisément ces traits de caractère chez moi !

Cette nuit là, je n'ai pas dormi...

Je savais pertinemment bien que cette situation en était une de "make or break" (ça passe ou ça casse). Si j'échouais dans mon intervention, c'en était fini de moi comme superviseur à cet endroit. Et je savais que mes supérieurs en étaient très conscients aussi. Le défi était de taille !

Le lendemain, juste après le dîner, j'ai convoqué les cinq employés concernésdans une salle de conférence. C'était, à ma conaissance, le première fois en trois ans qu'ils se retrouvaient tous réunis dans la même pièce.

Je suis entré avec ma suite composée de mon patron et sa patronne, de la vice-présidente du Syndicat, de la responsable des ressources humaines... et du plus gros tabarnack d'agent de Sécurité que j'ai pu trouver !

Tous ceux de ma suite, y compris la vice-présidente du Syndicat (le syndicat en avait aussi plein le dos du problème de conflit des employés), avaient été "briefés" sur mon plan d'action. Ils n'étaient là que comme observateurs silencieux. C'était mon "show"... et le rideau venait de se lever.

Un des employés essaya de prendre la parole...

"Silence!" tonnai-je. "Vous aurez amplement le temps de parler tantôt. Là, votre seule job, c'est de vous taire et d'écouter attentivement. Parler avant le temps sera considéré comme un refus de travail et King-Kong là-bas aura pour mandat de vous raccompagner à la porte. Clair ?"

La vice-présidente du Syndicat eu quelques regards et, devant son abscence totale de réaction, les gars eurent vite compris que c'était sérieux. Devant l'assentiment général, je continuai d'un ton un peu plus calme.

"Depuis que j'ai commencé ici, vous avez tous essayé de me convaincre que votre équipe était la victime et l'autre groupe était l'agresseur. Je vais essayer d'être clair à ce sujet... "

Je déchirai alors une feuille de mon cartable et la tint haute dans les airs.

"Cette feuille symbolise la notion que quelqu'un ici est une victime. Voici maintenant la position officielle de l'Employeur quant à cette notion..."

Je me suis mis à friper rageusement la feuille jusqu'à ce qu'elle ne fut plus qu'une petite boule dans ma main et je la garrochai dans la poubelle ! Cinq paires d'yeux écarquilés me fixaient avec une surprise évidente. Avant même qu'il leur traverse l'idée de protester, je poursuivit:

" J'ai pas la prétention d'être un grand sage. En fait, je suis rendu à un point dans ma vie où je commence à peine à réaliser la pleine étendue de mon ignorance. Mais, il y a une leçon de vie que j'ai bien apprise... et ce, douloureusement: Dans une situation de conflit interpersonelle, on a TOUJOURS notre part de responsabilité. Ne vous en déplaise, Messieurs, y'a pas une seule crisse de victime icitte (C'est bien moi, ça, alterner d'une extémité à l'autre du spectre du langage dans une même phrase!). Vous êtes juste cinq hommes qui êtes prisdans un cercle plus-que-vicieux de conflit. Et bien, cette fois, c'est allé beaucoup trop loin. La phrase-fétiche que j'ai entendu trop souvent ici a été que l'employeur ne mettait pas ses culottes. Et bien, regardez bien, messieurs. Je porte du 42. C'est difficile à manquer."

Une brève pause pour faire de l'effet avant de continuer...

"C'est pas vrai que je vais gérer une garderie de délinquants en pleine phase anale qui en sont rendus à mettre de la merde dans le micro-ondes des autres..."

Un des hommes semblait prêt a protester. Il n'eut pas le temps.

"Même si le coupable de ce geste dégueulasse n'est pas dans cette pièce, c'est votre conflit qui a rendu la chose possible. C'est effectivement une hypothèse que le coupable est tout simplement quelqu'un qui s'amuse en alimentant votre chicane. Anyways, c'est votre conflit que j'adresse aujourd'hui... pas l'incidentdu tas de marde!"

"Votre conflit, messieurs, se termine aujourd'hui. Comment ? Deux façon possible: Soit c'est vous qui y mettez fin, soit c'est moi. Vous voulez pas la deuxième option, messieurs. Vous avez aucune idée à quel point je suis baveux. J'vais tellement être laxatif avec vous, si vous me forcez à l'être, que vous allez pouvoir en remplir, des micro-ondes en 2007, je vous le garantis !"

Un des hommes proposa alors d'une façon hésitante:

"Ben... on peut continuer à s'ignorer, comme on l'avait fait pendant un bout..."

"C'est pas assez," répondis-je. "Que voulez-vous, je suis exigeant. J'insiste à travailler avec des professionnels maturesqui seront capables de se dire "bonjour", "s'il-vous-plaît" et "merci". Qui vont être non seulement capables de co-exister, mais aussi d'interagir pour le bien de l'organisation. Messieurs, c'est exactement comme un divorce avec enfants: Votre enfant, dans ce cas-ci, c'est votre job. On vous demandera pas de "coucher ensemble"... de travailler dans le même atelier en étroite colaboration. Non. Y'a trop de mauvais sang entre vous. On vous tiendra séparés le plus possible, comme avant, avec des tâches spécifiques pour chaque équipe. La différence, par contre, c'est que, quand vous aurez à interagir ensemble, vous allez le faire d'une façon courtoise et polie, pour le bien de votre "enfant"... "

"Vous avez un choix à faire, messieurs. Dans quelques instant, on va tous sortirs sauf vous cinq et on va vous donner quinze minutes ensembles. King-Kong restera à la porte pour s'assurer qu'il n'y aura pas de violence physique. Pour le reste, vous pouvez bien vous dire ce que vous voudrez. Vous pouvez, si vous êtes moindrement intelligents, mettre fin à une situation qui devait être infernale pour vous autre aussi. Trois ans à vivre dans la chicane à tous les jours, ça doit être poche, non ? Vous êtes pas tannés ? Vous pouvez mettre fin à tout ceci, drette-là, comme des adultes. Votre choix messieurs."

Je les ai regardé dans les yeux un par un...

"On se revoit dans quinze minutes, messieurs."
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Quinze minutes plus tard, ils m'ont juré, un après l'autre, que le conflit était terminé. Ils m'ont promis mer et monde.

Je reste prudent. L'avenir me dira si c'est vraiment terminé. Je garde un certain optimisme... j'ai cru remarquer qu'ils semblaient tous un peu plus légers. Peut-être étaient-ils mûrs, après tout, pour mettre toute cette sordide histoire derrière eux.

On verra...

dimanche 7 janvier 2007

Comment impressionner lors d'un dîner d'affaires.

Dans le cadre de mon travail, je suis le client de bon nombre de fournisseurs de biens et/ou services et, en conséquence, je me fais souvent inviter pour des dîners d'affaires.

Un de ces fournisseurs est un homme passé la mi-quarantaine qui est marié et, à ma connaissance, fidèle... mais qui, définitivement, adore les femmes ! Une vraie girouette quand une belle femme passe à sa vue ! Ce midi, il était fidèle à ses habitudes: Il regardait partout et n'arrêtait pas d'attirer mon attention sur toutes les femmes qu'il trouvait à son goût...

Ce qu'il ignorait, par contre, c'est qu'aujourd'hui lui réservait une surprise...

Je tournais le dos à la salle et, à un moment donné, je vois ses yeux s'écarquiller et il me dit: "Tabarn*** ! Check-moé la pitoune qui s'amène!!!"

Une cliente du restaurant, visiblement une femme d'affaires par son allure et ses vêtements, sortait à l'extérieur afin de pouvoir parler à quelqu'un sur son cellulaire. Pendant toute la durée de la conversation de la dame, il n'arrêtait pas de la regarder et passer des commentaires typiquement "machos".

Ce qui était drôle, c'est qu'elle faisait les 100 pas sur le trottoir devant le restaurant et passait derrière mon fournisseur qui se penchait d'un côté ou de l'autre pour pouvoir la regarder...

Je me suis contenté de sourire et de dire simplement "Ouais! Ben j'la trouve pas mal de mon goût, celle-là!"

Sa conversation téléphonique terminée, la dame est revenue à l'intérieur du restaurant pour reprendre sa place à sa table où elle dînait seule.

Mon fournisseur l'a suivie à la trace jusqu'à ce qu'elle soit assise et a finalement retrouvé suffisamment de ses esprits pour penser et parler de d'autres choses...

Au bout de quelques minutes, je l'interrompts et je lui dit "Excuse-moi, Michel, je reviens dans une minute..." et, sans lui dire rien d'autre, je me lève de table, traverse le restaurant en ligne droite et me rends directement à la table de la dame ! D'un air assuré, je l'abordes, m'assois quelques instants pour discuter avec elle, lui remets ma carte d'affaires, lui serre poliment la main...et je reviens nonchalemment me rassoir à ma table où m'attendait un fournisseur tout abasourdi !

"You've got great big brass balls my friend," qu'il me dit. "J'en reviens tout simplement pas de ton culot. Kossé tu lui a dit???"

- Bof! Je me suis juste présenté, lui ai dit que je la trouvais très jolie, que j'aimerais, si elle était disponible et en avait envie, qu'elle m'appelle pour que nous puissions sortir et apprendre à mieux nous connaître...

- Incroyable ! Pis ? Sa réaction ?

- Ben... Elle m'a pas garroché son verre de vin au visage. C'est déjà ça de gagné. On verra si c'est positif ou pas si elle m'appelle...

- Ouais... ben j'te paye un autre verre de vin! Tu l'as bien mérité !

L'incident est mis de côté et nous parlons affaires pendant la durée du repas. Une fois le café servi, mon fournisseur me dit d'une voix de gamin excité: "Elle s'en vient par ici!!! Elle te regarde ! J'pense qu'elle vient te parler... Oui, oui, oui... elle vient définitivement par ici !!!!"

Moi... je garde mon air nonchalant, mon sourire confiant... Je joue ça très cool... Elle arrive à notre table et, très digne, nous dit:"Désolée de vous interrompre messieurs..." Puis, s'adresssant à moi, ajoute: "Je serais effectivement ravie que l'on se revoit... mais je préfèrerais que ce soit toi qui m'appelle... Voici ma carte d'affaires... et voici une bonne motivation pour m'appeller..."

Et elle se penche et m'embrasse à pleine bouche !!!!!

Mon fournisseur est carrément en état de choc frôlant l'apoplexie ! Ses yeux sont exhorbités et sa bouche pends toute grande ouverte ! Alors que la dame sort du restaurant, il ne peut s'empêcher de crier

"S'cuzez! Vous auriez pas une amie!!??"

Il m'a ensuite regardé fixement... trop troublé pour trouver quoi que ce soit d'intelligent à dire. Moi, je m'allumes une cigarette (Ah! Le bon vieux temps... ;-) ) en disant:

"Ouais... J'm'attendais à une réponse positive... mais je dois avouer que c'est encore mieux que je ne l'avais imaginé."

- Ah! Va CHI*** !!! Tabarn*** ! J'vais plus jamais manger sans mes cartes d'affaires, moi !

Pendant les quinze minutes qui ont suivi, il n'a cessé de parler de cette aventure, complètement éberlué qu'il était.

Quand il m'a dit:"En tout cas, toi, tu viens de prouver hors de tout doute l'importance de foncer dans la vie pour obtenir ce que l'on veut..."... je n'ai pas osé lui avouer que c'était une mise en scène avec ma superbe nouvelle blonde de l'époque (Lady Marian, ma conjointe d'aujourd'hui), qui a accepté de bonne grâce de se prêter à ce petit jeu !!!

Une aventure de jeunesse

Bonjour à tous et Bonne Année 2007 !

Le congé des Fêtes fut passablement occuppé et je n'ai pas eu le temps de venir entretenir ce blogue.

Pour me faire "pardonner" ;-) je partage avec vous une petite aventure qui m'est arrivée il y a longtemps. C'est une histoire véridique... mais transcrite pour votre bon plaisir seulement. Enjoy !

J'ai fait l'expérience de sauter en parachute. Une fois!

J'avais 18 ans et j'étais à Rimouski pour mes études.La veille, nous avions viré une méga-brosse au "Moose-Milk" (Un mélange bâtard de rhum, whisky, vodka, lait, crème glacée à la vanille et canelle... le tout préparée dans une piscine "Turtle" !)

Ce matin-là, mes chums (marins militaires comme moi) ont traîné ma carcasse jusqu'à la voiture et nous sommes remontés jusqu'à Rivière-du-Loup.

Je ne me souviens de rien de mon cours théorique...et je n'ai que de très vagues souvenirs de l'examen écrit (il devait être facile...car j'ai supposément eu 100%, ne me demandez pas comment!).

En fait, je n'ai vraiment commencé à reprendre conscience que dans l'avion... lorsqu'on m'a informé que mes "chums" m'avaient porté "volontaire" pour être le premier à sauter !!!

Sortie de l'avion à 3000 pieds... mains sur la "bracket" de l'aile... pieds sur le marche-pied au-dessus de la roue... pieds dans le vide, ballottant au vent, tenant toujours la bracket suffisamment fort pour y graver mes traces de doigts... ordre de l'instructeur pour me lâcher... lâché une seule main pour lui faire un doigt d'honneur...bourrasque de vent arrivant à point nommé qui m'a fait lâcher l'autre main... chute libre de quelques secondes (le parachute doit être déclenché par un instructeur qualifié pour les 3 premiers sauts) le temps d'arriver au bout de la petite criss de corde... questionnement intensif de "Y va-tu ouvrir? Y va-tu ouvrir?" plus de 300 fois dans les 15 secondes que ça a pris avant que la voile ouvre...

Paf! La voile est ouverte ! Réalisation très douloureuse que j'avais mal ajusté mes sangles de l'entrejambe... gros problème de deux amygdales de trop dans la gorge et d'une voix aigüe... recherche de mes manettes de conduite... réalisation que les enfant-de-chienne de manettes sont prises juste hors de ma portée... réalisation aussi que la combinaison que l'on m'avait prêtée était au moins trois dimensions trop petite et faisait plutôt office de "condom corporel"...

Tiens? Le fleuve St-Laurent. Il est beau d'ici. Dommage que je me dirige droit vers lui. J'évalue que, si la tendance se maintient, je devrais atterrir direct au centre.

Décision éventuelle que çà ne me tentait pas du tout de faire une saucette ! Good! La putain de combinaison s'est déchirée... je peux maintenant lever les bras et grimper dans mes filins pour aller chercher mes @£¬@6 de manettes!

Je les ai ! J'suis où, là ? O.K. Le petit aérodrome est là... On met le cap par là.

Bon! Y'est où astheure le p'tit criss de schtoumf avec sa fichue grosse flèche jaune pour me diriger ? Ah merde! J'aurais p't'être dû prendre le temps de prendre mes lunettes ce matin... J'vois rien !!!!Pas grave ! J'm'enlignes dans un champs de l'aérodrome... tout doucement, en ligne droite...C'est facile, finalement, le parachute! Niaiseux, même ! Je me laisse balotter tout doucement par la douce brise...

Dommage que je ne suis pas au courant de quelque-chose que le schtroumf à la flèche jaune, lui, sait (et qui, à ce qu'on m'a dit, saute en hurlant et criant "Criss ! Y'é-tu aveugle, ce crétin-là ?"). Il semblerait que c'est capricieux, le vent. Ce jour-là, çà lui tentait de souffler à 50 pieds du sol. Au-dessus de cette hauteur, presque rien.

Je descends bien droit... 200 pieds...150... 100... Ah! Enfin! Il est là, ce con de schtroumf pis sa stupide flèche! Pourquoi y'a l'air de s'énerver de même ?

50 pieds! Woh! Pourquoi j'suis maintenant parrallèle au sol, moi ? Shit! J'vais plus vite horizontalement que verticalement (...mais j'continues à descendre quand-même!)... J'passe drette devant un avion qui voulait décoller... le pilote semble pas impressionné... Tant mieux pour lui! Moi, en tout cas, j'suis impresionné en tabarnack!!!

Aterissage impeccable... à plat ventre ! Heureusement, l'herbe haute amorti le choc. Je n'ai pas mal! Peut-être suis-je mort ?

Awwwwwwww Fuck! Et pis quoi encore ? Pourquoi je continue à bouger ? La voile, toujours bien dans le vent, continue à m'entraîner plus vite que je ne suis capable de courir.

Je broute plus de gazon en 2 minutes qu'une vache de ne le fait dans une journée. Shit! Des arbustes ! Ça fouette en chien! Heureusement, il n'y en a pas beaucoup... juste assez pour cacher le gros trou de bouette dans lequel je plonge tête la première ! Au moins le liquide qui me descends dans la gorge m'aide à digérer mon gazon...

Je ne bouge plus, au moins. La voile s'est arrêtée. L'instructeur arrive, il va m'aider.Tiens ? Non, il saute par-dessus moi. Il a pas l'air content. Semblerait qu'il n'apprécies pas particulièrement que son parachute se soit enroulé autour d'une clôture de barbelés... Oh, les jolis petits trous dans la voile par lesquels on voit passer la lumière!

Il me propose au autre saut... mais avec ce parachute-là précisément. Gratuit!

Je m'extirpe de la boue et je décline gentiment...

Cap vers Rimouski où une autre brosse m'attends...